En 2024, l’Île-de-France représente à elle seule près de 16 % des immatriculations de motos neuves, alors que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, pourtant historiquement dynamique, enregistre sa plus forte baisse depuis cinq ans. La vente de scooters électriques progresse dans le Grand Est, contrairement à la tendance nationale.
Certains départements ruraux, malgré une population faible, affichent des taux d’achat par habitant supérieurs à ceux des grandes métropoles. La disparité s’accentue entre territoires, portée par des politiques locales de mobilité, la pression environnementale et l’évolution du profil des acheteurs.
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Panorama du marché français de la moto en 2024-2025 : entre dynamisme et ralentissement
Le marché moto France n’a jamais été aussi contrasté. Les dernières données du bilan annuel tracent une ligne de fracture nette entre régions et catégories de deux-roues. La capitale et sa périphérie s’imposent comme locomotive des immatriculations marché, avec une ferveur inébranlable pour les scooters et les engins urbains. Mais quand on s’aventure hors du périphérique, le décor change. Les reliefs alpins et les plaines de l’Ouest continuent de miser sur l’authenticité : roadsters, trails et customs, loin de s’effacer, tiennent le cap face au repli général.
Du côté des marques, le podium ne bouge pas d’un iota. Honda règne sur le secteur, suivi par Yamaha et BMW. Kawasaki et Triumph gardent la faveur des passionnés de sportives et de machines au style néo-rétro. Quant à la moto électrique, jadis marginale, elle commence à s’imposer dans certaines grandes villes, soutenue par des aides locales et une pression écologique croissante.
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Pourtant, la bataille ne se limite pas à l’empilement des chiffres. Regardez les arrivées remarquées de marques telles que CFMoto, Voge ou Zontes : leur rapport prix/prestations vient chatouiller le statu quo. Les scooters tirent leur épingle du jeu, portés par Piaggio, Kymco et Peugeot, qui captent l’attention des citadins pressés. En 2024, l’arène du marché moto scooter attire de nouveaux outsiders, tandis que les constructeurs historiques affûtent leurs gammes pour répondre à la fois au durcissement des normes et à l’ajustement budgétaire des acheteurs.
Quels États se distinguent par leurs ventes de motos et scooters ?
Les disparités régionales sautent aux yeux quand on analyse les ventes de motos par état en France. L’Île-de-France trône en tête, soutenue par une urbanisation dense et une préférence affirmée pour le scooter. Dans les grandes villes, la demande en motos scooters explose : Paris se démarque, avec le Honda Forza et le Yamaha Tricity qui s’arrogent les meilleures parts de immatriculations sur les six premiers mois de l’année.
Au sud, Bouches-du-Rhône et Alpes-Maritimes affichent leur passion pour les sportives et les roadsters. Yamaha et Kawasaki y séduisent un public fidèle, pendant que BMW Motorrad s’installe solidement dans le créneau du trail routier avec sa R1300GS. L’Auvergne-Rhône-Alpes ne reste pas en retrait, profitant d’un maillage de concessionnaires dense et de routes taillées pour les deux-roues.
À l’ouest du pays, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine misent sur la polyvalence. Les modèles de motos 125 cm³ et les valeurs sûres comme la Honda CB750 Hornet ou la Yamaha MT-07 montent en puissance, confirmant l’appétit local pour des machines agiles, parfaites pour naviguer entre ville et campagne.
Dans la région PACA, le phénomène des scooters trois roues prend de l’ampleur, porté par le succès du Piaggio MP3. Les statistiques sont claires : selon le territoire, l’environnement urbain, la topographie et l’offre constructeur dessinent un marché moto scooter à géométrie variable.
Classement 2024-2025 : le top des ventes par État en France
Cette année, la concentration des top ventes motos dans quelques grandes régions s’accentue. L’Île-de-France garde la pole position, dopée par le Honda Forza 125 et l’ascension du Yamaha Tricity. Ces deux scooters trustent les premières places, répondant à la soif de mobilité rapide et économique des urbains. Les volumes d’unités Honda Forza et unités Yamaha Tricity témoignent d’une dynamique qui ne faiblit pas.
Au sud, les motards des Bouches-du-Rhône plébiscitent la Yamaha MT-07 et la Kawasaki Z900. Les Alpes-Maritimes, quant à elles, voient la BMW R1300GS s’imposer auprès des amateurs de longues virées et de routes sinueuses. Les modèles trails continuent leur progression, soutenus par un territoire qui invite à l’évasion.
Dans l’Ouest, Bretagne et Nouvelle-Aquitaine marquent leur différence avec une attirance pour les moyennes cylindrées. Le Honda CB750 Hornet, la Yamaha MT-09 et le Piaggio MP3 530 s’ancrent dans le classement, ce dernier s’imposant carrément comme référence en matière de scooters trois roues.
Voici un aperçu des modèles qui dominent chaque segment :
Modèles leaders par segments
- Scooters urbains : Honda Forza 125, Yamaha Tricity
- Roadsters : Yamaha MT-07, Kawasaki Z900
- Trails : BMW R1300GS
- Polyvalents : Honda CB750 Hornet, Yamaha MT-09
- Scooters trois roues : Piaggio MP3 530
On le constate : le classement ventes motos varie selon les États, entre priorité à la maniabilité citadine et goût pour la polyvalence sur les axes secondaires. Les statistiques le prouvent : chaque région imprime sa marque, en fonction des besoins et des stratégies des constructeurs.
Comprendre les causes de la baisse des ventes : facteurs économiques, réglementaires et sociétaux
La baisse des ventes motos obéit à une mécanique implacable. Côté facteurs économiques, la hausse continue des prix, gonflée par l’inflation et l’intégration de technologies toujours plus poussées, refroidit bien des ardeurs. Les acheteurs scrutent le rapport qualité-prix, hésitent, temporisent. Les tarifs d’assurance moto montent eux aussi, impactant surtout les jeunes permis. Résultat : le marché de la moto d’occasion en bon état prend du galon, porté par ceux qui privilégient la raison au coup de cœur.
La réglementation moto vient ajouter sa dose de complexité : l’application de la norme Euro 5+ chamboule les gammes. Des modèles disparaissent, d’autres voient leur prix s’envoler. Les professionnels, concessionnaires, ateliers, notent une baisse du chiffre d’affaires réparation motocycles, la clientèle repoussant travaux et révisions, ou s’orientant vers la maintenance maison.
Les mentalités évoluent aussi. Les jeunes générations se détournent du thermique, préférant la mobilité partagée ou douce. La moto électrique, si elle fait parler d’elle, reste minoritaire : autonomie perfectible, prix élevés, réseau de recharge clairsemé. Cette mutation, déjà perceptible dans les grandes villes, commence à redessiner le marché moto partout en France, forçant industriels et distributeurs à repenser leur stratégie.
D’ici peu, chaque nouvelle réglementation, chaque nouvelle habitude de mobilité, viendra rebattre les cartes. Reste à savoir si les constructeurs sauront saisir la prochaine vague, ou s’ils regarderont passer la révolution du deux-roues en spectateurs.